Enseignement octobre 2023
Le chakra de la couronne

Cette leçon porte sur le chakra de la couronne. La sagesse des saints et des bouddhas n’est pas la connaissance des choses de ce monde : c’est la connaissance de la réalité qui existe au-delà du monde physique, la réalité intérieure qui anime la forme extérieure. La sagesse du chakra de la couronne nous rappelle que notre connaissance de cette réalité intérieure est bien plus importante que toutes nos prouesses intellectuelles.

Lorsque quelqu’un demanda à Gautama Bouddha : « Qui es-tu ? », il répondit : « Je suis éveillé. » Avoir atteint l’illumination signifie être éveillé à notre potentiel intérieur. Lorsque nous sommes éveillés, nous comprenons les limites de notre petit moi et les ressources infinies de notre Moi supérieur.

Par le chakra de la couronne, nous pouvons entrer en contact avec une source supérieure de connaissance, notre propre esprit supérieur, qui ne fait qu’un avec l’esprit de Dieu. Nous pouvons avoir accès à notre propre génie créatif. En effet, si nous en croyons Napoleon Hill, un génie, ce serait tout simplement quelqu’un « qui a découvert comment accroître la concentration de sa pensée pour pouvoir communiquer librement avec des sources de connaissances non accessibles à la pensée ordinaire. »

La sagesse de la couronne, inextricablement liée à la compassion, nous incite à partager ce que nous avons reçu avec ceux qui en ont le plus besoin. Après que Gautama Bouddha eut atteint l’illumination en méditant sous l’arbre Bo, il connut le nirvana pendant 49 jours. Puis, avant qu’il n’ait pu transmettre aux autres la sagesse qu’il avait glanée, Mara, la tentatrice, essaya de convaincre Gautama de retourner au nirvana. « Inutile de partager ton expérience, lui dit Mara, puisque de toute façon personne ne comprendra ». Mais Gautama ne changea pas d’avis. Il se contenta de répondre : « Certains comprendront. »

Je fais partie de tout ce que j’ai rencontré.
Alfred, Lord Tennyson

Le chakra de la couronne

COULEUR : jaune, or
EMPLACEMENT : au sommet de la tête

NOMBRE DE PÉTALES : : 972

EXPRESSIONS POSITIVES : l’illumination, la sagesse, la connaissance de soi et du Soi, la compréhension, l’humilité, la conscience cosmique, l’ouverture d’esprit

EXPRESSIONS D’UN DÉSÉQUILIBRE :l’orgueil intellectuel et spirituel, la vanité, l’intellectualisme, l’égocentrisme, l’étroitesse d’esprit, l’ignorance

PARTIES DU CORPS CORRESPONDANTES : l’épiphyse (ou l’hypophyse), le cortex cérébral, le système nerveux

INSTRUMENTS DE MUSIQUE :les cordes

PIERRES PRÉCIEUSES : le diamant jaune, le saphir jaune, la topaze

TRADITION SPIRITUELLE : le bouddhisme

ARCHANGE :Jophiel

En nous formant, nous nous préparons à recevoir les impulsions de notre esprit supérieur et de l’esprit de Dieu dans la profession de notre choix. Mais notre intellect n’est pas l’esprit de Dieu. Comme le disait Ralph Waldo Emerson, « l’homme devrait bien plus apprendre à percevoir et à observer le rayon de lumière qui traverse son esprit comme un éclair et qui provient de l’intérieur plutôt que l’éclat du firmament qui éclaire les poètes et les sages ».

Le but de tout apprentissage est de saisir le divin
Abraham Abulafia

En fait, l’éducation que nous avons reçue peut même parfois nous nuire, surtout si elle constitue un terrain propice à l’orgueil. Nous devrions être prêts à laisser de côté les concepts de l’intellect qui pourraient entrer en conflit avec les concepts divins. C’est la façon d’opérer des maîtres zen et de leurs koan ou énigmes.

Un maître zen explique : « Ceux qui cherchent la vérité avec l’intellect et le savoir ne font que s’en éloigner… Ce n’est que lorsque vous abandonnerez toute idée de recherche, lorsque votre esprit sera aussi immobile que le bois ou la pierre que vous serez sur la bonne voie. »

L’histoire suivante traduit bien cette idée. Programmeur informatique, Bill raconte qu’à certains moments les programmes qu’il conçoit sont si complexes qu’il se heurte à un blocage mental.

« Parfois, je me dis que ça dépasse mes compétences, que je n’y arriverai jamais. Mais lorsque je me concentre et que je décide de devenir un calice pour recevoir l’œuvre de Dieu, alors, venant de quelque endroit inconnu du cosmos, surgit en moi une idée à laquelle je n’avais pas songé auparavant. Cette idée m’amène souvent à regarder une chose qui me conduit à une autre, ce qui me pousse à aller plus loin pour finalement arriver à la solution. Mais avant d’en arriver là, je dois me débarrasser de mon sentiment d’incompétence et rester ouvert. »

En accédant à notre propre intelligence supérieure, nous trouvons les réponses que nous ne pouvons trouver nulle part ailleurs. Nous sommes parfois un peu comme le pape Jean XXIII qui racontait en plaisantant : « Il m’arrive souvent de me réveiller la nuit en pensant à un gros problème, et je finis par me dire que je devrais en parler au pape. C’est alors que je me réveille complètement et que je me rappelle que c’est moi, le pape ! »

Lorsque vous vous réveillez la nuit en cherchant la solution à un problème, n’oubliez pas que vous avez accès illimité à toute la connaissance et à toute la créativité dont vous avez besoin, pour autant que vous soyez prêt à les recevoir.

Introspection :

  • Ai-je tendance à trop me fier à mon intellect humain, ou est-ce que je vais puiser dans les ressources de mon esprit créatif supérieur ?
  • Quand je me sens inspiré et que mes idées sont susceptibles d’aider les autres, est-ce que je les partage ?

Une des façons d’équilibrer le chakra de la couronne et de nous préparer à recevoir les éclairs d’intelligence divine consiste à ralentir et à apaiser notre esprit. Êtes-vous capable d’apaiser votre esprit ? Êtes-vous facilement distrait ? Est-ce que vous avez l’esprit rempli de banalités et de rêves ?

Pour paraphraser le sage taoïste Chuang Tseu, « celui qui n’arrive pas à garder son esprit calme galope même lorsqu’il est immobile ». Est-ce que votre esprit galope même lorsqu’il est immobile ? C’est un problème assez courant de nos jours. Dans le classique du XVIII e siècle intitulé Le mode de vie du Boddhisattva, le moine et poète Shantideva compare l’esprit récalcitrant à un éléphant enragé. « Il est impossible d’observer quelque discipline que ce soit sans réfréner l’esprit instable. Des éléphants sauvages ou fatigués ne font pas autant de dommages que l’esprit indiscipliné, ou qu’un éléphant déchaîné le fait. »

Si l’esprit engourdi fixe son attention ailleurs, alors toutes nos pratiques spirituelles, même si nous leur accordons beaucoup de temps, « deviennent inutiles ». Car c’est là où se fixe notre attention que se retrouve aussi notre énergie.

Notre esprit et notre corps sont indissociables. Afin de tranquilliser l’esprit, nous devons donc prendre soin du corps. Il est plus facile de se concentrer lorsque l’on dort suffisamment, que l’on fait suffisamment d’exercice et que l’on consomme des aliments et des substances qui donnent des forces au lieu d’alourdir la personne (en consommant trop d’huile, par exemple) ou de la rendre nerveuse (en consommant trop de sel ou de café par exemple).

Une autre façon d’équilibrer le chakra de la couronne est de prendre le temps de méditer et de communier avec Dieu.
- Prendre le temps d’étudier les textes sacrés ou toute œuvre inspirée.
- Prendre le temps de recevoir les révélations que Dieu désire vous transmettre personnellement.
- Passer du temps avec soi-même.

Nous planifions parfois tellement d’activités dans une journée que nous oublions d’écouter la voix intérieure de la sagesse. Lorsque vous préparez votre horaire de la semaine, réservez-vous du temps avant de combler toutes vos cases horaires.

Un jour, comme je m’apprêtais à planifier un entretien avec un homme d’affaires, celui-ci me fit remarquer : « Bien que notre rendez-vous n’ait lieu que dans trois semaines, nous devrions le noter tout de suite dans notre agenda parce que mon horaire se remplit vite. » Il me lança un coup d’œil et ajouta : « Je fais la même chose avec ma femme. » Il tourna quelques pages de son agenda, soit deux mois plus tard et me dit : « Voyez, je vois ma femme le vingt à 20 heures. Elle a voulu prendre rendez-vous avec moi pour être certaine que j’aurais le temps de lui parler au cours des deux prochains mois. »

Voilà comment ça se passe dans la société actuelle. La vie va si vite qu’il nous faut planifier du temps pour les relations privilégiées dans notre vie. Parmi les intimes qui en font partie, il y a vous et Dieu. Parfois lorsque nous sommes déprimés ou que nous ne sommes pas dans notre assiette, c’est parce que nous ne prenons pas assez de temps loin de la foule et du bruit.

Lorsque l’âme ne peut pas suivre son penchant naturel et s’unir à Dieu, le grand besoin de cette union fait naître une solitude que même les meilleures relations humaines ne peuvent combler.

En 1953 et 1954, Thomas Merton put consacrer un peu de son temps à la solitude et à la méditation et il en profita pour mettre par écrit ses pensées sur la solitude et la vie contemplative. Merton découvrit que nous n’avons pas besoin d’être « parfaits » pour que Dieu partage avec sa sagesse avec nous. Voici les paroles qu’il adresse à Dieu : « Seule la solitude a pu m’apprendre que je n’ai pas besoin d’être un dieu ou un ange pour que vous m’écoutiez, que je n’ai pas à devenir un être de pure intelligence dénué de sentiment et sans imperfection humaine pour que vous m’écoutiez. Vous n’attendez pas que je me dépasse avant de venir à moi, de m’écouter et de me répondre. » Voilà les douces révélations et les découvertes capitales que vous pouvez faire en prenant le temps d’être seul avec Dieu. Ne vous empressez pas de partager vos expériences les plus intimes et les plus sacrées avec les autres. « Dieu ne partage pas ses secrets les plus purs avec celui qui est prêt à les révéler, fait observer Merton. Il a des secrets qu’il communique à ceux qui les transmettront en partie à d’autres. Ces secrets sont le bien commun de la majorité. Mais il a aussi d’autres secrets qui, eux, ne peuvent être communiqués. Le seul désir de vouloir les partager nous rend incapables de les recevoir. »

Il y a certaines expériences spirituelles sacrées qui ne doivent pas être partagées avec les autres. Un jour, Mark Prophet a dit que « L’une des plus grandes erreurs que les gens commettent est de partager certaines expériences spirituelles avec leur voisin, leurs amis ou leur partenaire. La plupart du temps, ces gens vous diront : « Oh, c’est merveilleux ! Que c’est charmant. » Puis ils diront dans votre dos : « Tu sais, je crois qu’il devient un peu sénile ! »

Introspection :

  • Est-ce que je passe assez de temps seul ?
  • Durant la journée, est-ce que j’essaie consciemment de ralentir, d’apaiser mon esprit et d’entrer en contact avec mon esprit supérieur ?

Pour ce qui est du chakra de la couronne, la fleur de lotus aux mille pétales, nous sommes initiés à la sagesse et à la compréhension les plus élevées qui soient, nous y apprenons que seule l’unité est bien réelle. Il n’existe pas deux êtres, par exemple vous et moi, par exemple Dieu et vous. Il n’y en a qu’un seul : Dieu. Il n’y a que l’esprit. Il n’y a que le Soi, avec une majuscule. Le reste n’est qu’illusion. Voilà le mystère que les mystiques et les adeptes ont découvert.

Rumi exprima cette vérité dans une parabole toute simple concernant l’ego humain, qui a de la difficulté à s’identifier au Soi véritable et à Dieu. Voilà ce qu’il raconte. Un jour, une personne cogna à la porte d’un ami. « Qui est là ? » demanda l’ami. « C’est moi » fut la réponse. Mais l’ami lui dit de s’en aller parce qu’il n’y avait pas de place pour quelqu’un d’inexpérimenté à sa table.

« Un an plus tard, et beaucoup d’expérience acquise, cette même personne revint et cogna de nouveau à la porte.  Qui est là ? » demanda l’ami. « Vous », répondit-il cette fois. L’ami ouvrit la porte, expliqua qu’il n’y avait de place que pour une personne dans sa maison, puis il l’invita à entrer. Une fois que nous aurons compris que la dualité n’existe pas, alors Dieu partagera tout son être avec nous, car nous aurons partagé tout notre être avec Dieu.

Au lieu d’être lié à tout le monde, soyez donc tout le monde.
Rumi

L’une des plus anciennes interprétations de ce thème mystique se trouve dans les Upanishads, les anciens textes hindous. Lors d’une conversation entre le jeune homme Nachiketas et la mort, celle-ci lui promet d’exaucer trois vœux. Le jeune homme demande tout d’abord à être réconcilié avec son père. Puis il demande le feu qui mène au paradis. Pour son troisième vœu, il demande à la mort de lui expliquer ce qui arrive après la mort.

Au cours de leur conversation, la mort révèle peu à peu le secret de l’immortalité. Elle dit : « Certains n’ont jamais entendu parler du Soi, d’autres ne l’ont jamais trouvé (…) La logique n’amène aucun homme jusqu’au Soi (…) Cette puissance infinie, source de tout pouvoir, qui se manifeste sous forme de vie, qui entre dans chaque cœur, vivant là parmi les éléments, voilà ce qu’est le Soi (…) Dites à l’esprit que tout est Un. »

La mort continue à expliquer à Nachiketas qu’il ne devrait pas chercher le « Soi » en dehors de lui-même. L’Esprit qui nous habite, dit la mort, est « un Être, grand comme un pouce, brûlant comme une flamme sans fumée, créateur du passé et du futur ». Elle révèle que cet Être le plus intime, c’est Dieu, celui qui « vit dans le cœur ».

Plusieurs religions de ce monde décrivent cet Esprit qui nous habite. Dans la tradition hindoue, les Upanishads font aussi mention de la « lumière de l’Esprit », qui se cache dans « le lieu secret au cœur de l’être ». Les Bouddhistes, eux parlent de la « semence bouddhique » qui existe en tout être vivant. Le théologien chrétien et mystique maître Eckhart enseignait que « la semence de Dieu est à l’intérieur de chacun de nous ». Il écrivit qu’une part de nous « est divine et demeure éternellement dans l’Esprit (…) Là, Dieu ne cesse de rayonner et de flamboyer. »

Lorsqu’on commence à s’identifier un peu moins avec la personne extérieure, l’ego, et davantage avec la personne du cœur qui brûle « comme la flamme sans fumée », alors seulement on peut considérer qu’on s’achemine vers le plein épanouissement du chakra de la couronne.

Quand les énergies de la couronne se mettent à vibrer plus rapidement et gagnent en harmonie, nous pouvons éprouver en permanence un sentiment d’unité avec l’Esprit quand bien même nous foulons encore le sentier terrestre. Et nous pouvons aussi reconnaître cet Esprit en chacun.

À l’inverse, lorsque les énergies de la couronne ne sont pas harmonisées, nous ne pouvons rester conscients de l’Esprit qui nous habite et qui est notre essence. Ou, à l’autre extrême, il peut arriver que nos expériences spirituelles « nous montent à la tête » si nous croyons être meilleurs que les autres. Ou encore, nous pouvons baigner dans la béatitude spirituelle, seuls dans notre tour d’ivoire, sans jamais redescendre sur terre.

Voilà qui n’est pas le sentier du chakra de la couronne. L’initiation de la couronne requiert que nous mettions de côté notre orgueil, notre ego, notre attitude distante et que nous trouvions une façon pratique et harmonieuse de vivre notre spiritualité.

Sur le plan énergétique, la qualité vibratoire négative de l’orgueil peut créer une épaisse couronne obscure autour de la tête, au lieu de la couronne d’un jaune éclatant qui orne la tête des êtres illuminés. Cette énergie foncée peut détruire notre contact avec l’esprit supérieur, rendant encore plus difficile la réception des impulsions divines par le chakra de la couronne.

Un grand homme du passé, Akbar le Grand, empereur mongol du XVIe siècle, peut nous apprendre beaucoup de choses utiles pour l’avenir. Akbar était un grand génie militaire et un dirigeant très sage, le plus grand de son temps. Par-dessus tout, il désirait réconcilier la diversité des courants religieux qu’il voyait autour de lui sous ses yeux : chrétiens, musulmans, hindous, zoroastriens et juifs. Il fut le premier monarque de l’âge médiéval à reconnaître la vérité en toute religion. Même aujourd’hui, combien de gens sont capables de reconnaître cette vérité ?

Ayant vu la graine de vérité dans toutes les religions, Akbar créa sa propre religion monothéiste et unitarienne, qu’il appela la Foi Divine. Son but était de créer l’unité parmi la diversité. Ayant moi-même étudié les sentiers mystiques des religions de ce monde, je me suis rendu compte que ces sentiers se ressemblent beaucoup plus qu’ils ne diffèrent l’un de l’autre. Et c’est comme cela pour beaucoup de choses dans la vie. Nous pouvons donc apprécier la diversité et en tirer profit, tout en recherchant l’unité sous- jacente.

Introspection :

  • Est-ce que je sais apprécier la diversité et est-ce que j’essaie d’apprendre quelque chose d’elle ?
  • Est-ce que je cherche les points communs qui nous relient les uns aux autres ou est-ce que je m’attarde sur nos différences ?

Exercice :

Méditation du chakra de la couronne

JE SUIS lumière, Christ en moi,
Viens, libère mon esprit.
Feu violet, brille à jamais
Tout au fond de mon esprit.
Dieu qui me donne mon pain,
De feu violet, remplis ma tête,
Pour que ton éclat céleste
Rende mon esprit lumière.



Lecture complémentaire,
Vos sept centres d’énergie
Elizabeth Clare Prophet et Patricia R. Spadaro
Éd. Lumière d’El Morya