L’enseignement du mois : avril 2011
Nous continuons à vous présenter les enseignements des maîtres ascensionnés de la Grande Fraternité Blanche dans leur aspect oriental. Nous avons présenté les enseignements de Gautama Bouddha, sa vie et la similitude avec les enseignements du Maître Ascensionné Jésus le Christ. Ce mois-ci, nous vous présentons l’enseignement des cinq Dhyani Bouddhas, bouddhas célestes, grands guérisseurs de l’esprit et de l’âme. Le ciel est peuplé d’êtres célestes qui n’attendent qu’un mot, qu’une prière venant du cœur sincère d’un être humain, sur la terre, pour répondre à son appel. Prières, mantras, appels, décrets sont des clés pour recevoir l’aide et la protection céleste.
Le mandala des cinq Dhyani Bouddhas
Pour l'initié, le mandala des cinq Dhyani Bouddhas est à la fois un diagramme cosmique du monde et de lui-même. C'est un outil de croissance spirituelle et une expérience mystique – une carte d’illumination vivante de possibilités divines.
Les cinq Dhyani Bouddhas sont Vairochana, Akshobhya, Ratnasambhava, Amitabha et Amoghasiddhi. Les bouddhistes tibétains croient que l'Adi-Buddha, l'être primordial supérieur, a créé les Dhyani Bouddhas par ses pouvoirs méditatifs.
Les cinq Dhyani Bouddhas sont des bouddhas célestes visualisés durant la méditation. Le mot Dhyani vient du sanskrit dhyana, qui veut dire « méditation ». Les cinq Dhyani Bouddhas sont aussi appelés Jinas (« vainqueurs » ou « conquérants ») et sont considérés comme de grands guérisseurs de l'esprit et de l'âme. Ce ne sont pas des figures historiques, comme Gautama Bouddha, mais des êtres transcendants qui symbolisent les principes ou forces divines universelles. Ils représentent les divers aspects de la conscience éclairée et sont des guides pour la transformation spirituelle.
Chaque Dhyani Bouddha est associé à certains attributs et symboles. Chacun incarne une des cinq sagesses, qui servent d'antidote aux cinq poisons mortels qui constituent l'ultime danger pour le progrès spirituel de l'homme et le garde confiné à l'existence de ce monde. Les bouddhistes enseignent que les Dhyani Bouddhas sont capables de transmuer les cinq poisons en leur sagesse transcendante. Le Livre des Morts tibétain recommande au fidèle de méditer sur les Dhyani Bouddhas afin que leurs sagesses remplacent les forces négatives dont il a toléré la présence en lui-même.
Chaque Bouddha règne sur une des directions de l'espace et sur un des royaumes cosmiques de l'éther, de l'eau, de la terre, du feu et de l'air. Les Dhyani Bouddhas personnifient également les cinq skandhas, composantes de l'existence cosmique aussi bien que de la personnalité humaine. Ces composantes sont la conscience, la forme, le sentiment, la perception et la volonté.
De plus, chaque Dhyani Bouddha est associé à une couleur spécifique, une mudra (geste de la main), un animal symbolique qui supporte son trône, un symbole sacré et une bija (syllabe-semence). La bija représente l'essence du Dhyani Bouddha. Elle peut s'utiliser avec la syllabe sacrée OM et le nom du Bouddha pour créer un mantra, une série de syllabes mystiques qui ont une signification ésotérique. Les disciples de l’hindouisme et du bouddhisme récitent des mantras pour évoquer le pouvoir et la présence de l’être divin. Dans certaines traditions, les fidèles utilisent les mantras dans leur méditation pour les aider à être un avec la divinité qu'ils invoquent.
Les bouddhistes représentent souvent les Dhyani Bouddhas dans un mandala. Mandala est un mot sanskrit signifiant « cercle », que l'on traduit dans les textes tibétains par « centre » ou « ce qui entoure ». Le mandala en tant que cercle dénote l'intégralité, l'aspect complet et la perfection de l'accomplissement bouddhique. Le mandala est aussi un « cercle d'amis » – une réunion de Bouddhas.
Un Dhyani Bouddha est placé au centre ainsi qu'aux quatre points cardinaux du mandala. À l'origine, les mandalas étaient composés sur le sol devant la personne qui méditait et sont donc orientés vers celui ou celle qui les contemple. Le point le plus près de l'observateur, au bas du mandala, est l'est. Le mandala continue dans le sens des aiguilles d'une montre, suivant la course du soleil, avec le sud à gauche de l'observateur, l'ouest en haut et le nord à droite. Le Lama Anagarika Govinda, un des interprètes les plus réputés du bouddhisme tibétain en Occident, explique : « De la même façon que le soleil se lève à l'est et commence ainsi la journée, le praticien entre dans le mandala par la porte de l'est, la porte devant laquelle il est assis ».
Ainsi que l'explique l'expert oriental renommé, Giuseppe Tucci, « Les cinq Bouddhas ne demeurent pas des formes divines à l'écart, dans des cieux distants, mais ils descendent en nous. Je suis le cosmos et les Bouddhas sont en moi. En moi est la lumière cosmique, une présence mystérieuse, même si elle est obscurcie par l'erreur. Mais ces cinq Bouddhas sont néanmoins en moi, ce sont les cinq constituantes de la personnalité humaine. »
Cette lithographie est basée sur les mandalas bouddhistes tibétains traditionnels. Les images des cinq Dhyani Bouddhas sont des photographies de statues tibétaines et népalaises finement exécutées qui furent sculptées entre le XIIIe siècle et le début du XVe, alors que les représentations de ces Bouddhas étaient populaires. Étant donné que ce sont des êtres célestes et non des êtres historiques, les Dhyani Bouddhas sont souvent dépeints portant des bijoux et des couronnes au lieu des simples robes d'un Bouddha.
Les tibétains emploient l'art comme méthode pour amener le ciel sur la terre et pour élever l'homme hors de son confinement terrestre vers un royaume de paix et d'harmonie. Ils croient que la statue d'un Bouddha, par exemple, est la présence vivante de ce Bouddha, qui devient un avec son icône.
À l'instar des autres œuvres d'art tibétaines, les figures dépeintes ici reflètent l'élégance et le pouvoir en même temps. Voilà le caractère singulier, le charme et la mission de l'art sacré tibétain. Le réel se marie au transcendant. La grâce et la pureté se fusionnent à la vitalité et au pouvoir. Le détail soigné et la précision s'allient à la spontanéité. Le résultat est que le détachement des biens de ce monde et la perfection des royaumes de l'illumination transparaît avec un caractère immédiat qui inspire l'observateur à réaliser son propre potentiel divin.
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