L’Enseignement du mois : Février 2011
La vie de Gautama Bouddha
Voici la vie de celui qui, comme Jésus le Christ, nous a laissé un enseignement, un exemple, une empreinte que nous pouvons suivre pour trouver la voie de la Réalisation de l’Être.
Gautama est né Siddhârta Gautama au nord de l’Inde, vers l’an 563 av. J.-C., le jour de la pleine lune du mois de Wesak. Siddhârta signifie « celui dont l’objectif est réalisé ». Il était le fils du chef du clan de Shakya et un membre de la caste des dirigeants et des guerriers.
Cinq jours après sa naissance, son père, le roi, convoqua huit prêtres parmi les plus érudits, afin qu’ils prophétisent la destinée de son fils. Sept se mirent d’accord pour dire que s’il demeurait dans son foyer il deviendrait un roi universel, unifiant l’Inde. Mais que s’il quittait son foyer, il deviendrait un Bouddha.
Le huitième prêtre prédit qu’il quitterait définitivement le monde et deviendrait un Bouddha après avoir vu quatre signes : un vieil homme, un homme malade, un homme décédé, et un saint homme. Entendant cela, le roi mit son fils à l’abri de tout contact avec la douleur, la souffrance, la maladie et la mort. Il l’entoura de tout le luxe imaginable, incluant des milliers de jeunes danseuses et de trois palais. À l’âge de seize ans, Siddhârta se maria et continua son existence princière. Mais en dépit des efforts de son père, il demeura agité et insatisfait.
C’est à l’âge de vingt-neuf ans que Gautama Bouddha atteignit le point tournant de sa vie. Il fit quatre voyages au cours desquels il vit quatre signes : un vieil homme penché sur une canne, un pauvre homme tourmenté par la maladie étendu sur le sol, un cadavre et, finalement un moine à la tête rasée, portant la robe jaune, avec sa sébile. Il fut touché de compassion à la vue des trois premiers signes. Siddhârta comprit pour la première fois de sa vie que l’existence terrestre est soumise à la vieillesse, à la maladie et à la mort.
Lors qu’il voit le quatrième signe, c'est-à-dire le moine, Siddhârta réalise qu’il y a une alternative à succomber à la condition humaine. Alors il quitte sa femme et son fils nouveau-né pour suivre la voie d’un ascète errant. Il se met à la recherche des plus grands sages de l’Inde de son temps. Il maîtrise rapidement tout ce qu’ils lui ont enseigné ; mais toujours insatisfait, il se met à la pratique d’un ascétisme rigoureux pendant six longues années.
Au cours de cette période, Mara, le représentant du Mal, essaie de trouver une façon de le dissuader de poursuivre le sentier du Bouddha. Comme Gautama devient de plus en plus décharné et hagard, Mara vient le tenter en lui disant : « Lève-toi ! Qu’as-tu besoin de te fatiguer ainsi ? Que peux-tu accomplir par la renonciation ? Le sentier de la renonciation est triste, difficile est la soumission de l’esprit ».
Gautama répond à Mara : « Je ne rebrousserai pas chemin. Dans le monde entier je ne vois personne qui peut me faire renoncer ! J’ai bien médité sur la sagesse. Mais ton esprit, Mara, est rempli de malveillance ; alors, toi que peux-tu accomplir ? » Confus et humilié, Mara se retire.
À la fin de ces six années de renoncement à soi et de mortifications corporelles, Gautama Bouddha devient si faible qu’il s’évanouit. Revenu à lui, il réalise la futilité d’un ascétisme excessif et prolongé. II abandonne les austérités pour chercher un sentier d’illumination et ses cinq compagnons le quittent.
Ayant réalisé que l’ascétisme ne menait pas au sentier d’illumination, il a continué sa quête, seul. Il accepte de la nourriture de la part des villageois et retrouve la santé. Un jour où il se trouve assis sous un banian pour méditer, une femme lui donne du lait de riz très nourrissant. Après ce repas fortifiant, il se baigne et s’assoit sous un figuier. Il fait le vœu de n’en pas bouger avant d’avoir atteint l’illumination. Plus tard, il expliqua à ses disciples pourquoi il a rejeté l’ascétisme : « Avec un corps affaibli, je ne pouvais consacrer ma dernière existence à la compassion ».
Maintenant le représentant du Mal envoie ses trois voluptueuses filles pour séduire Gautama. Ses armées assaillent le Boddhisattva par des ouragans, une inondation de pierres rougeoyantes de feu, de la boue en ébullition, un déluge d’armes mortelles, des hordes hideuses de démons et des ténèbres absolues. Mais aucun de ces assauts ou tentations n’a ébranlé Gautama.
En dernier recours, Mara conteste le droit de Gautama de faire ce qu’il est en train de faire. Il demande que l’Être béni renonce à son siège et le réclame pour lui-même. Et pour prouver que son mérite est plus grand que celui de Gautama, Mara appelle tous ceux de sa suite pour en témoigner. Gautama, en retour, touche la terre, et la terre gronde sa réponse : « Je te porte témoignage ! » Et Mara s’enfuit.
Siddhârta passe le reste de la nuit en Samâdhi. Il se rappelle ses vies passées. Il découvre ce qu’est la souffrance, quelle est son origine et comment l’homme peut mettre fin à toute cette souffrance. Tout en méditant il passe par les étapes successives de l’extase spirituelle pour atteindre finalement l’Illumination ou l’Éveil. Tout cela a lieu, au moment où Gautama est âgé de trente-cinq ans.
Après son illumination, Gautama est demeuré dans le nirvana pendant quarante-neuf jours (certains disent sept jours). Puis il tourne de nouveau son attention vers le monde. Avant qu’il ait prononcé son premier sermon, Mara l’attend pour le déstabiliser, par une dernière tentation. Il lui dit : « Comment ton expérience peut-elle se traduire en mots ? Retourne dans ton nirvana. N’essaie pas de transmettre ce message au monde, car personne ne le comprendra. Reste dans ta béatitude accommodante. »
Gautama Bouddha ne vacille pas sous le raisonnement trompeur de Mara ; rempli de compassion, Gautama répond ceci au représentant du Mal : « Certains comprendront. Il y en aura quelques-uns qui comprendront ».
C’est ainsi que Gautama Bouddha voyage jusqu’à Sarnath et prononce son premier sermon devant cinq de ses anciens compagnons de Deer Park. Il leur révèle les clés qu’il a découvertes durant la nuit de l’Illumination : les quatre Nobles Vérités et le Sentier octuple. Il accepte ces hommes comme les premiers membres de sa communauté, communauté à laquelle se joindra l’épouse de Gautama, devenant une de ses disciples les plus fidèles et dévoués.
Gautama Bouddha a prêché quarante-cinq ans à travers l’Inde. Il a aussi dirigé les affaires de la Sangha ou communauté, qu’il avait fondée. Au cours de sa mission, Gautama est presque assassiné à trois reprises, par son cousin Devadatta. N’ayant pas réussi, Devadatta crée alors un schisme dans la communauté et fonde un nouvel ordre avec des règles moins sévères et emmène avec lui une centaine de moines. Mais sa tentative échoue et les moines reviennent vers Gautama.
Vers l’âge de quatre-vingts ans, Gautama tombe gravement malade et manque de mourir. Puis il se guérit lui-même, songeant qu’il n’est pas juste de mourir sans avoir préparé ses disciples. Pendant trois autres mois, il continue à voyager. Un jour, il s’arrête à la maison de Cunda, l’orfèvre, un de ses disciples les plus dévoués. Cunda lui sert un repas, ignorant qu’il contient des champignons empoisonnés. Le Bouddha tombe gravement malade.
Il s’inquiète tant du fait que Cunda puisse se sentir responsable de sa mort qu’il demande à Ânanda de lui faire ce message, que de tous les repas qu’il a mangé dans sa vie, il n’y en a que deux qui ont été une bénédiction spéciale : le repas qui lui a été servi avant son illumination et le repas de Cunda qui lui a ouvert les portes de la transition.
Et par tradition Gautama est décédé lors de la pleine lune de Mai, aux environs de l’an 483 av. J.-C. Lors de sa dernière rencontre avec ses disciples, Gautama résume le message de sa mission. Son disciple, Ânanda, lui demande s’il a une dernière directive pour les moines de son ordre.
Gautama lui répond : « Ô Ânanda, soyez une lampe en vous-même. Soyez un refuge en vous-même. Attachez-vous à la vérité comme si c’était une lampe. Attachez-vous à la vérité comme si c’était un refuge. Ne cherchez aucun refuge auprès de quiconque en dehors de vous-même. Quiconque sera une lampe en lui-même et un refuge en lui-même, celui-là, parmi mes disciples, atteindra les plus hauts Sommets – mais il doit être impatient d’apprendre ».
Ainsi, sur son lit de mort, Gautama continue ses recommandations à Ânanda de ne pas faire une idole de lui-même mais de travailler à son accomplissement bouddhique personnel. Il dit : « Il se peut, Ânanda, que parmi vous, certains pensent que c’est la fin de la parole du Maître, qu’il n’y a plus d’enseignant ! Mais ce n’est pas vrai, Ânanda. Les vérités et les règles de l’ordre que j’ai établies et que je vous ai données, lorsque je vous quitterai, qu’elles soient votre Enseignant. »
Elizabeth Clare Prophet,
Sermon, 21 mars 1993
Royal Teton Ranch, Montana