L’enseignement du mois - septembre 2011

Kuan Yin

Pour compléter ce portrait des grandes figures vénérées du Bouddhisme voici la toute rayonnante et compatissante, Kuan Yin, le Boddhisattva de la Miséricorde, que tous et chacun, bouddhiste ou non, peuvent invoquer.

Kuan YinKuan Yin est connue et aimée comme mère et médiatrice divine qui répond aux besoins quotidiens de ses fidèles. Dans son rôle de Madone bouddhiste, elle est comparée à Mère Marie, la mère de Jésus en Occident. Son nom, Kuan Shih Yin, signifie « Celle qui regarde au loin et entend les sons du monde ». Kuan Yin a fait son ascension il y a des milliers d’années. Sa retraite, située dans le temple de la Miséricorde, dans le plan éthérique, se trouve au-dessus de Pékin (Beijing) en Chine.

Selon une légende, Kuan Yin étant sur le point d’entrer dans le nirvana fit une pause sur le seuil en entendant les pleurs et les souffrances du monde. Puis elle fit le vœu de renoncer au nirvana, de redescendre sur terre et de ne retourner dans le nirvana que lorsque tous les êtres vivants y seraient parvenus eux aussi.

Kuan Yin est vénérée en Chine depuis bien avant l’arrivée du Bouddhisme et elle a toujours représenté le grand idéal du Bouddhisme Mahayana dans son rôle de boddhisattva – « littéralement un être de buddhi ou d’illumination » destiné à devenir un Bouddha mais qui a renoncé à la béatitude du nirvana en faisant le vœu de sauver tous les enfants de Dieu. Elle a fait le vœu de veiller et de travailler auprès des évolutions de la terre et des systèmes solaires pour montrer le sentier des enseignements des maîtres ascensionnés.

Selon la légende, Avalokitésvara, est né d’un rayon de lumière blanche qu’Amitabha, le Bouddha de la Lumière infinie, a émis de son œil droit alors qu’il était en extase. Ainsi Avalokitésvara, ou Kuan Yin, est considéré comme un « réflexe » d’Amitabha – une émanation ou incarnation additionnelle de la grande compassion qu’incarne Amitabha. Tous ses fidèles croient que Kuan Yin, en tant que bienfaitrice miséricordieuse, exprime la compassion d’Amitabha d’une manière plus directe et personnelle et que les prières qui lui sont adressées sont répondues plus rapidement.

Kuan YinIl est reconnu aujourd’hui que Kuan Yin s’est incarnée comme la troisième fille de Miao Chuang Wang, identifié à la dynastie Chou, souverain du royaume au nord de la Chine autour de 700 ans av. J.-C. Selon une légende, elle avait décidé de se consacrer à la vie religieuse. Malgré l’ordre donné par son père et les supplications de ses amies, elle refusa de se marier et après de nombreuses tentatives drastiques pour lui faire changer d’idée, son père finalement lui permit d’entrer au Monastère de l’Oiseau blanc à Lungshu Hsien. Et sur les ordres de son père, elle fut soumise aux tâches les plus avilissantes qui ne freinèrent en aucune façon son amour exalté pour Dieu.

Devant la dévotion de Kuan Yin, son père emporté par la fureur, ordonna qu’elle soit exécutée. Mais l’épée se brisa en mille morceaux lorsque celle-ci toucha Kuan Yin. Son père demanda alors qu’elle soit étouffée et au moment où son âme quitta son corps, elle descendit aux enfers et le transforma en paradis. Transportée au centre d’un lotus dans l’île de P’ootoo, près de Nimpo, elle y vécut neuf ans aidant à la guérison des malades et sauvant les marins du naufrage. On dit que lorsqu’elle apprit que son père était malade, elle coupa la chair de son bras pour lui en faire un remède qui lui sauva la vie. Et par reconnaissance envers elle, il ordonna qu’une statue soit érigée en son honneur, recommandant à l’artiste de la représenter « complètement formée de ses bras et de ses yeux ». L’artiste interpréta mal la recommandation et jusqu’à aujourd’hui, nous pouvons voir encore Kuan Yin, dans une de ses représentations avec ses milliers de bras et ses milliers d’yeux qui lui permet de voir et d’aider des milliers de gens à la fois.

Le fondement du sentier du Boddhisattva de la compassion est le pardon. C’est amener de l’harmonie entre chaque partie de la vie créée par Dieu. C’est le geste d’un amour ardent de la flamme de liberté. Les énergies de la flamme violette, les énergies de Dieu, sont toujours en pulsation, toujours en mouvement, et elles transmuent les enregistrements du subconscient. Le pardon est l’accomplissement de la loi, nous dit Isaïe : « Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, comme neige ils blanchiront ; quand ils seraient rouges comme la pourpre, comme laine ils deviendront ». (Is. 1 : 18)

Le pardon est l’accomplissement de la loi et par cette loi, nos péchés sont mis de côté pour nous donner l’opportunité de développer la conscience du Christ. « Se former à la loi du pardon est nécessaire car c’est le fondement même de l’ère du Verseau…» Le pardon ne signifie pas que nous payons notre dette de karma. Il y a une différence entre le pardon des péchés et la transmutation des péchés. Quelqu’un peut voler votre sac à main et plus tard venir s’excuser auprès de vous. Vous pouvez lui pardonner mais la situation n’est pas terminée ni le karma effacé pour autant. Selon la loi du karma, jusqu’à ce que cette personne vous ait remis le sac à main avec tout l’argent et les objets qui s’y trouvaient, le karma n’est pas équilibré. Pour que le karma soit équilibré, il faut qu’il y ait réparation et non pas seulement un pardon.

Si vous vous attendez à recevoir le pardon, vous devez être prêt aussi à pardonner soixante-dix-sept fois comme Jésus l’a enseigné. « Dans les petites choses comme dans les grandes, l’humanité est éprouvée. Et la bigoterie que l’on retrouve dans la conscience de certains fidèles est aussi un manque de pardon. Ceux qui ne peuvent pardonner à leurs semblables parce qu’ils ne pensent pas comme eux ou ne pratiquent pas comme eux le font, ceux-là souffrent de dureté du cœur qui emprisonne la flamme d’amour et prévient le flot de la sagesse », nous dit Kuan Yin.

Lorsque nous invoquons la loi du pardon, il éclate comme un feu d’artifice dans l’aura en couleur violette, pourpre et rose, dissolvant les conditions déplaisantes dans notre monde. Il commence à s’intensifier jusqu’à ce que des sphères d’énergie sortent de votre cœur et inonde le monde. Vous pouvez visualiser un être cher, un enfant, un homme politique, toute une ville, un gouvernement, un pays, la planète dans cette sphère brillante de flamme de pardon, tout cela devenant le récipient de ces vagues de pardon provenant de votre coeur.

Voici le mantra de Kuan Yin, puissiez-vous trouver réconfort et joie à le chanter :

OM MANI PADME HUM
OM ! Salut au joyau au cœur du lotus !
(Le joyau est la triple flamme qui brûle dans le lotus du chakra du cœur)

Elizabeth Clare Prophet
The Masters and their Retreats,
Copyright © 2003, Summit University Press,
All rights reserved.