Enseignement septembre 2022 :
La réincarnation L’interaction entre notre karma et notre psychologie Leçon 9

Comment le karma et la psychologie interagissent-ils ? Cette leçon vous fera découvrir les fils cachés et entrecroisés qui sont à l’œuvre dans votre vie actuelle, telle que le choix de vos parents, votre partenaire de vie, etc.

Nous adoptons certaines attitudes mentales et émotionnelles à la suite d’expériences vécues dans notre vie actuelle, mais nous avons aussi tendance à agir en fonction de nos vies antérieures.

Il se peut que nous cherchions à éviter tout conflit parce que nous avons déjà participé à une lutte désespérée, ou que nous surprotégions nos enfants parce qu’ils nous ont été enlevés dans une vie antérieure. Lorsque nous avons pris certaines habitudes, créé certains mécanismes de défense ou développé certaines phobies ou assuétudes, notre énergie a tendance à emprunter naturellement les sillons que nous avons tracés. Créer de nouveaux modèles de comportement nécessite de la détermination, du savoir-faire et de bons outils.,

Si, par exemple, nous « défonçons » régulièrement notre budget, et ce, en raison de nos émotions, nous pouvons bien faire appel à tous les conseillers financiers que nous voulons, mais nous ne serons jamais capables d’honorer nos cartes de crédit si nous n’avons pas compris les causes karmiques, ainsi que les problèmes psychologiques qui les accompagnent, et qui nous poussent à ces razzias périodiques de magasinage.

C’est pourquoi il s’avère souvent nécessaire de travailler avec un thérapeute qualifié pour les questions d’ordre psychologique, sans toutefois négliger notre pratique spirituelle tout en effectuant concrètement les démarches qui s’imposent.

L’interaction entre notre karma et notre psychologie

Bien que nous n’ayons pas besoin de connaître les détails de nos vies passées pour réussir à compenser notre karma, il est toutefois bon que nous nous observions et analysions notre façon de réagir aux événements. Il nous faut comprendre que dans la vie le hasard et les coïncidences n’existent pas. Chaque chose a sa raison d’être.

Chaque situation représente pour nous une opportunité de résoudre pleinement notre karma.

Il peut y avoir bien des façons d’aborder une situation, et toutes peuvent générer du karma positif et de bons sentiments, mais l’une d’entre elles seulement vous apparaîtra comme la meilleure solution possible, et vous saurez la reconnaître. Imaginons par exemple que dans une vie passée votre mère a été un enfant que vous avez abandonné. À présent, votre mère vieillit et a besoin de soins particuliers.

« Parce que vous avez abandonné votre mère dans le passé, vous vous sentirez fortement poussé à vous occuper d’elle personnellement, alors que vos frères et sœurs ne partagent pas les mêmes sentiments, explique le Dr Yaney. Vos frères et sœurs peuvent même préférer se décharger des soins sur quelqu’un d’autre, en la plaçant dans un bon établissement où elle sera bien prise en charge. En fait, si vos frères et sœurs devaient apporter quelque chose au monde par leur profession, il se pourrait même qu’ils se rendent un bien mauvais service et qu’ils nuisent à autrui en choisissant de s’occuper de leur mère. »

Vous pourriez sentir où se trouve votre devoir karmique en observant vos réactions dans la situation. Du fait de votre responsabilité karmique, vous vous sentiriez sans doute fort et plein d’énergie en vous occupant personnellement de votre mère. Quant à vos frères et sœurs, dont le devoir premier se situe ailleurs, ils pourraient bien ressentir de l’amertume et de la frustration s’ils devaient assumer cette tâche.

Voilà pourquoi notre mission peut s’avérer totalement différente de celle des autres, même dans une situation identique.

Tout dépend de notre histoire karmique. Notre tâche consiste à utiliser notre libre arbitre pour suivre les directives intérieures qui nous permettront de choisir la meilleure voie.

Le rôle de la compassion

La compassion à notre égard, mais aussi envers les autres est indispensable si nous voulons transformer notre karma. En grandissant, Michel avait du mal à faire confiance même à ses parents. Lorsqu’il eut quinze ans, il décida de s’émanciper. Il informa sa mère qu’il s’était renseigné à la bibliothèque sur les formalités légales d’émancipation pour mineurs.

Au lieu de se mettre en colère, sa mère ressentit de la compassion. « Je ne l’ai pas pris comme une attaque personnelle, dit-elle, j’étais tout à fait consciente de son combat. Je pouvais comprendre son cheminement. Aussi lui ai-je dit tendrement : « Vois-tu, si tu avais de mauvais parents, c’est exactement ce que tu devrais faire. Mais mon chéri, cette vie-ci t’a donné de bons parents quit’encouragent et te soutiennent. Nous sommes là, à tes côtés. Tu n’as nul besoin de te libérer de bons parents. »

Le lendemain, elle surprit une conversation téléphonique de son fils, où il expliquait à un ami qu’il avait eu l’intention de remplir les formalités d’émancipation, mais qu’il avait réalisé qu’il avait de bons parents et qu’il n’avait pas vraiment besoin de le faire.

« Toute l’énergie liée à cette situation disparut, indiqua sa mère, pour ne plus jamais revenir. » Elle avait le sentiment que dans une vie passée, Michel avait placé toute sa confiance en quelqu’un qui l’avait trahi. Jusqu’au jour où ses parents le soutinrent lors d’une période difficile à traverser où il s’attendait à être abandonné, il n’avait pu réellement leur faire confiance.

Quand nous entendons des histoires de ce genre, nous sommes tentés de croire que nos gros nœuds karmiques et psychologiques résultent d’un seul événement marquant ou traumatisant qui a amené à faire souffrir quelqu’un, ou vice-versa. Mais il ne faut pas oublier que c’est aussi l’ensemble des influences auxquelles nous avons été soumis ainsi que notre façon d’y réagir, dans cette vie et dans les vies passées, qui ont façonné notre karma et notre personnalité et déterminé notre comportement. Les psychologues affirment que nous portons l’empreinte de l’accumulation des chocs que nous avons subis, et que la répétition quotidienne d’influences pernicieuses comme la critique ou des remarques blessantes peut s’avérer bien plus néfaste que n’importe quel événement dramatique. Quels que soient les drames de notre passé, c’est nous qui restons les arbitres de notre destinée. Nous ne sommes pas des victimes. Nous pouvons envisager la situation en adulte responsable, avec compassion, en nous disant : « Ceci m’est arrivé dans mon enfance ou dans une vie antérieure. Mais je suis fils, je suis fille de Dieu, et c’est moi qui décide de ma vie. Certes, j’ai peut-être grandi dans une famille dysfonctionnelle, mais je lui offre miséricorde et pardon. Mes parents et les autres personnes qui m’ont entouré sont responsables de leurs actions, mais je suis aussi responsable de ma façon de réagir à leur endroit. « Je veux m’appliquer à corriger en moi tout ce qui m’a fait générer du karma négatif, et je veux m’assurer d’aider mes enfants, et tous ceux que je rencontrerai dans la vie à devenir qui ils sont. Par ce processus expérimental dans le laboratoire de mon être intérieur, il se peut que je fasse des erreurs, mais je ne me critiquerai pas. Ces erreurs me formeront et j’avancerai. Je n’oublierai pas non plus de m’aimer et de me réjouir de toutes les bonnes choses en moi qui m’ont aidé à créer du bon karma. »

L’or dans la boue

Un jour que je pensais avoir pris la pire décision de ma vie, une personne m’a donné ce précieux conseil : vous apprenez davantage d’une mauvaise décision que d’une bonne. Comme James Joyce l’a déjà écrit : « les erreurs ouvrent les portes de la découverte. » Pourtant nous sommes nombreux à être intraitables lorsqu’ il s’agit de nos propres manquements ou erreurs de jugement. Il ne semble pas que nous arrivions à nous pardonner de n’avoir pu nous conformer à l’étalon illusoire et délicat de la « perfection ».

Peu importe nos erreurs, nous avons sûrement fait de notre mieux à ce moment-là. Il est temps à présent de nous pardonner, de poursuivre notre route et de nous concentrer sur l’immense potentiel spirituel qui est en nous. C’est là le cœur du problème.

Nous possédons tous un grand potentiel spirituel, mais nous ne l’acceptons pas toujours, surtout si quelqu’un nous rabaisse ou que nous nous déprécions nous-mêmes. Pour réussir les initiations quotidiennes de notre karma, nous avons besoin non seulement de prendre du recul par rapport à une situation donnée, mais aussi de la regarder à partir de notre propre réalité divine. Nous avons besoin de faire surgir et de manifester l’or qui brille au cœur même de notre identité.

Les bouddhistes et les gnostiques chrétiens parlaient de « l’or dans la boue » pour nous aider à comprendre la nature de notre essence spirituelle. Ils disaient que la boue du monde peut recouvrir l’or de notre esprit, mais qu’elle ne pourrait jamais en altérer la beauté.

Votre Moi supérieur fait partie de votre trésor en or. Votre Moi supérieur est votre conscience supérieure innée, c’est la lumière qui vous guide, c’est votre maître intérieur toujours sage et votre ami le plus cher. Jésus a découvert que le Moi supérieur était le « Christ », tandis que Gautama Bouddha l’appelait « Bouddha ». Voilà pourquoi le Moi supérieur est aussi appelé Christ intérieur (ou Soi christique), ou encore Bouddha intérieur.

Nous pouvons demander à notre Moi supérieur de nous montrer en toute situation les forces spirituelles en jeu, ce que nous devons faire pour surmonter nos défis karmiques, et comment tirer le meilleur parti de notre karma positif, jour après jour.

La grâce du bon karma

Il arrive parfois que notre karma positif nous apporte ce que nous appelons « la grâce », c’est-à-dire une pause à laquelle nous ne nous attendions pas, mais dont nous avons grandement besoin. Le professeur et maître indien Paramahansa Yogananda raconte une histoire concernant le maître Babaji qui décrit bien comment fonctionne la grâce.

Un soir, les disciples de Babaji étaient assis autour d’un feu préparé pour un rituel sacré. Tout à coup, Babaji saisit un tison et l’appliqua légèrement sur l’épaule nue d’un disciple qui se trouvait près du feu. « Que c’est cruel ! » s’exclama l’un des disciples du maître. Mais Babaji répondit : « Aurais-tu préféré le voir réduit en cendres devant tes yeux pour répondre à l’exigence de son karma passé ? » Puis le maître mit la main sur l’épaule brûlée du disciple et la guérit, déclarant : « Ce soir, je t’ai libéré d’une mort douloureuse. Ta légère souffrance par le feu aura suffi à apaiser la loi karmique. »

Nous avons tous pu observer le bon karma de la grâce en action. Prenons ces exemples récents. Alors que Jan effectuait une randonnée en montagne, elle fit une mauvaise chute et se frappa durement la tête contre un rocher. Fort heureusement, son copain de randonnée avait déjà enseigné le secourisme et sut exactement quoi faire.

Quand deux touristes firent un tonneau avec leur voiture, la première personne qu’ils rencontrèrent était un technicien en soins d’urgence qui passait par là en voiture avec sa famille. Si vous devez affronter un retour de karma, y a-t-il quelque chose de mieux que l’aide et le réconfort immédiats qu’un bon karma peut apporter ?

Pour ma part, j’ai aussi appris quelque chose sur le retour du karma et de la grâce, alors que j’étais étudiante à l’Université de Boston. L’exemple peut paraître insignifiant, mais l’impact de la leçon perdure. Je sortais en hâte du dortoir, lorsque j’entendis une voix intérieure me dire d’enfiler mon lourd manteau d’hiver et mes gants. C’était une belle journée de printemps, aussi pensai-je : « C’est bien la chose la plus dingue que j’ai jamais entendue. D’accord, je vais mettre le manteau, mais pas ces gants encombrants. Il fait vraiment trop chaud ! »

J’enfilai donc le manteau et je descendis la rue en courant afin de ne pas arriver en retard au cours. Je traversai une rue en me faufilant entre quelques voitures arrêtées à un feu, quand soudain un vélo arrivant à toute allure le long des voitures me percuta et me projeta à terre. Je me rattrapai sur les mains. Mon manteau fourré avait amorti la chute, mais j’avais les mains écorchées. Si j’avais mis mes gants, je n’aurais eu aucune éraflure.

Il existe un espace-temps où nous rejoignons les forces que nous avons déclenchées dans le passé – notre karma – et c’est exactement ce qui m’est arrivé ce jour-là. Mon Moi supérieur a essayé d’atténuer ce karma en me donnant un conseil. Mais mon esprit rationnel borné n’a pas été capable de l’accepter, et c’est pourquoi j’ai perdu tout le bénéfice de la grâce, mais j’ai bien retenu la leçon.

Un autre facteur qui atténue le karma est que ce dernier met du temps pour arriver sur le plan physique. Il passe tout d’abord par les plans éthérique, mental et émotionnel de l’être. Donc, avant qu’il n’atteigne le plan physique, c’est-à-dire avant que les fruits de notre karma ne viennent à maturité, nous avons le temps, soit de retarder, soit d’en atténuer les conséquences. Par exemple, avant que la maladie ne se déclare, nous pouvons en empêcher la manifestation si nous arrivons à en résoudre les causes karmiques ou émotionnelles.

Toutefois, la grâce ne signifie pas que nos fautes passées sont totalement effacées. Tout comme le principe du pardon, la grâce aussi a été mal interprétée. Les êtres spirituellement avancés, comme Jésus, Gautama Bouddha, Kuan Yin ou Marie, peuvent intercéder, et c’est ce qu’ils font, en faveur de leurs disciples, afin que le karma ne soit pas immédiatement appliqué. Mais cela n’enlève en rien notre responsabilité. Ce délai de grâce nous permet de devenir plus forts et de mieux nous préparer à affronter notre karma lorsqu’il frappera finalement notre porte.

Malheureusement, ce qu’on nous a enseigné sur Jésus a fait qu’un grand nombre d’entre nous ont grandi dans une totale incompréhension du principe de la grâce. Il est évident que Jésus a joué un rôle particulier. Il a été et il demeure un grand maître spirituel choisi pour être le parrain de l’ère des Poissons.

Sa mission a consisté à nous montrer comment atteindre la plénitude du « Christ » (synonyme du Moi supérieur, ou du « Fils »), pour que nous puissions aussi apprendre à ne faire qu’un avec notre Moi supérieur. C’est le rôle véritable d’un « Sauveur » : quelqu’un qui possède le pouvoir de nous aider à rétablir le lien avec notre Source, et non quelqu’un qui se substitue à ce lien.

Porter le poids du karma négatif, ou des « péchés » du monde depuis deux mille ans, a fait partie de la mission de Jésus. Cela signifie qu’il nous a soustraits aux pleines conséquences de nos mauvaises actions. Au fond, il nous a accordé un sursis. Il a volontairement supporté le poids de notre karma jusqu’à ce que nous soyons assez forts pour le porter nous-mêmes.

Nous sommes présentement dans une période de règlement karmique, nous devons tous nous attendre à récolter ce que nous avons semé, aussi bien en bon karma qu’en karma négatif, en karma individuel et en karma collectif. C’est pourquoi beaucoup d’entre nous remarquent et ressentent que leur vie s’accélère. Mais, plus que jamais auparavant, nous possédons les techniques et les outils spirituels qui nous permettent de naviguer dans les détroits de notre karma et de mener à bien notre voyage à la découverte de nous-mêmes.

EXERCICE :

Écrivez vos défis et vos réflexions dans votre journal :

Lorsqu’un problème surgit, posez-vous ces questions :
- Que dois-je faire pour transformer cette épreuve en opportunité ?
- Que puis-je utiliser de ma boîte à outils spirituelle pour régler la situation ?
- Quelles attitudes, quels comportements dois-je développer, pour me préparer à résoudre ce karma avec intégrité quand ce défi karmique frappera de nouveau à ma porte?
- Quelqu’un peut-il me guider dans cette démarche ?
- Quelle est ma prochaine tâche karmique ?
- Comment puis-je tirer parti de mon bon karma, en termes de qualités et de talents, pour m’aider à relever mes défis ?



Lecture complémentaire,
Karma et réincarnation
Elizabeth Clare Prophet
Éd. Lumière d’El Morya