L'Enseignement du mois - Juillet 2010

L’évolution de l’âme

Nous nous faisons toutes sortes d'idées de l'âme. Nous savons que nous avons des affinités avec certaines âmes alors que nous nous sentons repoussés par d'autres. Dès que nous rencontrons quelqu'un, nous nous empressons de déchiffrer son âme. Nous lui serrons la main et entamons la conversation, mais au niveau subconscient nous sommes occupés à évaluer son âme.

Nos premières impressions sont généralement justes. Il peut arriver que nous ayons face à quelqu’un une réaction négative instantanée. Mais la plupart du temps, nous nous permettons d'annuler cette lecture négative et de la remplacer par une lecture positive : nous ne voulons pas vraiment croire qu’une âme puisse être mauvaise ou partiellement malveillante. Nous nous disons donc : « Voyons, il ne doit pas être si méchant que cela ! Il ne pensait rien de mal. C’est somme toute une bonne personne. »

Dans notre naïveté, nous ne sommes pas prêt à croire que les « méchants » maîtrisent parfaitement l’art d’enrober de douceur ce qui est en vérité une âme mauvaise pour la faire paraître douce comme le miel. Dans ces circonstances, seul un observateur astucieux et objectif – quelqu'un qui n’a aucun intérêt personnel dans la relation – pourra déceler ce qui se cache véritablement sous cette patine.

Nous nous méprenons parfois au sujet de notre âme, même si nous avons fait une démarche avec un bon thérapeute et que nous pensons la connaître. Nous sommes souvent trop analytiques. Nous tentons de la cerner : « Voyons, qu'est-ce que mon âme ? » Nous dessinons un cercle et disons : « Ce cercle représente mon âme. » Puis nous le découpons en petites et grandes portions et disons : « Ce morceau-là de mon âme est dysfonctionnel tandis que celui-ci est intelligent et très respecté. Mais ce morceau-là souffre parce qu'étant enfant j'ai parfois été négligé et parfois gâté. »

À mon avis, nous n’entrevoyons que des fragments de notre âme ; très rarement (une fois par vie ?), il peut nous arriver de croiser une personne dont l'âme est unifiée. J’entends par là une personne dont l'âme est complète et intacte. Jusqu'au jour où nous rencontrons ce genre de personne et que nous étudions le profil de son âme, nous n'avons qu'une vague idée de ce qu'est l'âme en réalité.

L'âme est populaire de nos jours. On parle et on écrit à propos de l'âme. On sait que l'âme est importante, sans trop savoir pourquoi. Si l’on faisait une enquête en demandant aux gens s'ils savent comment prendre soin de leur âme, la plupart vous répondraient qu'ils n'en ont pas la moindre idée. Qu'est-ce donc que l'âme, comment prend-on soin de l'âme et qu’entend-on par évolution de l'âme ? Nous devons nous poser la question parce que notre succès sur le chemin spirituel dépend de la connaissance que nous avons de l'état de notre âme.

Pour commencer, on peut voir l'âme comme une sphère transparente et scintillante en constante évolution – à moins qu’elle ne dégénère au contraire. L'âme est la partie mortelle de nous-mêmes qui peut devenir immortelle – qui doit devenir immortelle si elle veut survivre. Pour atteindre l'immortalité, l'âme doit fusionner ou se lier à son Moi supérieur qui est son Moi christique sacré. Oui, jusqu’au moment de cette union, l'âme demeure dans le domaine du transitoire et on peut donc la perdre.

Avez-vous déjà pensé que dans cette vie ou dans des vies antérieures vous pourriez avoir négligé le développement de votre âme au profit de l'ego humain ou que vous pourriez ne pas avoir nourri votre âme – cette « essence vitale » primordiale qui reflète à la fois votre personnalité humaine et la Personnalité de Dieu ? C’est ce que vous avez retiré de ces deux personnalités et la façon dont vous l’avez intégré et incorporé à votre conscience d’âme unique qui détermine en fait l'identité de votre âme.

Notre âme est sage. Elle connaît le passé et son incidence sur le présent et sur l’avenir. Elle voit le caractère immédiat du moment. L'âme est hautement réceptive et en même temps innocente et sans défense. Elle est vulnérable aux forces du plan astral. Elle est impressionnable, se laisse facilement influencer par son environnement et induire en erreur. Elle souffre lorsqu’on lui fait subir quelque forme de violence que ce soit. Les toxines mentales et émotionnelles ainsi que les sévices d’ordre physique ou verbal qu’on lui inflige la blessent profondément. Notre âme a grand besoin de notre réconfort, de notre consolation et de nos paroles apaisantes. Elle a besoin de savoir que nous la protégerons de tout mal.

Les maîtres ascensionnés ont parlé de l'âme comme d'un enfant qui vit en nous. Les psychologues ont surnommé l'âme « l'enfant intérieur ». L'âme, peu importe le nom qu'on lui donne, est toujours l'âme, et nous en sommes les parents et les enseignants, de même que nous en sommes les élèves. En tant que parents, nous pouvons prodiguer soin et amour à notre âme, tout comme nous le ferions pour nos enfants, ou bien nous pouvons négliger notre âme et devenir victimes de notre propre abandon de nous-mêmes, de l’abandon de l’âme. Le livre des Proverbes nous dit : « Enseigne à l'enfant la voie qu'il doit suivre ; même devenu vieux, il ne s'en écartera pas ». Ces paroles s'appliquent autant à notre âme qu'à notre progéniture.

Puisque l’âme est notre enfant jusqu'à sa majorité, nous devons l'aimer, la protéger, l'instruire et la discipliner dans la voie spirituelle. El Morya dit que nous ne devrions pas faire porter nos efforts sur l’obéissance à notre âme en tant qu’enfant intérieur, mais que nous devrions plutôt enseigner à l’âme l'obéissance à Dieu et à son Moi christique sacré. Vous ne laisseriez pas vos enfants faire la loi dans votre maison ou vous dicter vos allées et venues, alors pourquoi laisseriez-vous l’âme, votre enfant intérieur, vous dominer et vous dire où aller et quoi faire ?

L'âme est le petit enfant destiné à devenir l'Enfant Christ. Guidons-la comme nous sommes guidés par notre Moi christique sacré. De plus, rappelons-nous qu’en tant que parents et enseignants nous sommes responsables de la protection et de l'éducation non seulement de nos enfants mais aussi de notre âme, et que c’est à la fois l'âme de nos enfants et la nôtre que nous devons façonner en conformité avec les modèles divins.

L'âme décline lorsque vous êtes en déclin. Elle est heureuse lorsque vous l’êtes, elle s'élève quand vous vous élevez. Son sort repose en équilibre sur la base de votre pyramide de vie, qui contient (1) les quatre corps inférieurs, (2) les systèmes et organes qui composent le corps, et (3) les chakras correspondants qui s'élèvent de la base de la pyramide jusqu'à l'Œil-qui-voit-Tout à son sommet.

La force de l'âme dépend de la santé des organes, de leur interaction harmonieuse et de la décision de l'âme d'incarner ou non une perpétuelle joie de vivre. Le karma de l'âme et ses incarnations passées, ainsi que l'équilibre de la lumière ou des ténèbres dans ses chakras, sont aussi des facteurs qui affectent la santé physique de la personne et déterminent son degré d’unification en Dieu.

L’âme évolue sous l’effet des rituels. Et l'âme en paix avec son Dieu désire ardemment s’élever au niveau de connaissance qui lui permettra, après de nombreux siècles d'exil, de regagner encore une fois sa demeure dans la chambre secrète du cœur. Il est facile de comprendre ce qui rend le passage du chakra du siège de l'âme au chakra du cœur si difficile pour l'âme. Car voyez-vous, lorsque l'âme est tombée en disgrâce, elle est descendue de la chambre secrète du cœur et a été confinée par la suite dans le chakra du siège de l'âme.

C'est à partir de ce chakra que Saint-Germain sauve les âmes par l'action du septième rayon de l'Esprit-Saint et de la flamme violette. Coïncidence ou non, le chakra du siège de l'âme est justement le chakra du septième rayon (le rayon violet), qui constitue le meilleur environnement pour l'âme dans son état encore imparfait.

On peut malheureusement dire que l'âme s’est elle-même constituée prisonnière. Qui plus est, elle est devenue prisonnière de l'ego humain et du gardien du seuil. Ceux-ci sont d'impitoyables tyrans et des ennemis jurés de l'âme, qui occupent le temple de l'homme et de la femme depuis la chute des flammes jumelles dans le jardin d'Éden.

On peut donc dire que l'ego humain et le gardien du seuil sont plus puissants que l'âme, et ce, jusqu'à ce que celle-ci recrée un lien très fort avec son Moi christique sacré. C’est en partie ce qui explique pourquoi il n'est pas si facile pour l'âme de s'élever du chakra du siège de l'âme jusqu'au chakra du cœur.

Le jardin d'Éden fut la première École des mystères fondée par le Seigneur Maitreya pour former les Fils et Filles de Dieu à devenir des adeptes spirituels, des initiés de l'ordre le plus élevé .Le paradis décrit dans la Genèse faisait référence à l’octave éthérique, qui se situe quelque part entre ciel et terre. Adam et Ève, les archétypes des flammes jumelles, ainsi que d'innombrables couples de flammes jumelles, étudiaient là sous la direction de Maitreya, connu dans la Genèse comme le Seigneur Dieu.

Au jardin d’Éden, nous étions innocents. Nous n'avions construit ni ego ni gardien du seuil. Mais notre âme était fragile et ce fut la chute. Au cours des longs siècles de détention de l’âme sur la planète Terre depuis la chute, nous avons créé l'ego et le gardien du seuil et les avons laissés grossir jusqu'à ce qu'ils évincent « l'homme secret du cœur », le Moi christique sacré.
Si elle veut s'élever, l'âme doit réussir à surmonter sa tendance naturelle à échouer aux épreuves qui la confrontent à ses faiblesses particulières. Elle doit reconnaître celles-ci et chercher quotidiennement à les transcender. Avec l'aide de son Moi christique sacré et de l'Archange Michel et pour autant qu’elle s'y applique vraiment, elle apprendra peu à peu à défier et à vaincre son ego humain et son gardien du seuil.

Puis viendra le jour où l’âme, après avoir étudié et mis en pratique les lois de Dieu, aura compensé 51 % de son karma. Elle sera enfin en mesure de monter l'escalier en spirale qui conduit du siège de l'âme à sa demeure légitime dans la chambre secrète du cœur, pour y communier avec son Seigneur, son bien-aimé Moi christique sacré.

Notre âme demeure pour l’instant dans la vallée des décisions. Nous avons beaucoup de choix à faire, car nous sommes confrontés chaque jour aux initiations que nous donne le Seigneur Maitreya. Oui, lui, le Seigneur Dieu qui marcha et parla jadis avec nous en Éden, et dont nous avons trahi la confiance sacrée, nous a pardonné soixante-dix fois sept fois – et voire 700 000 fois sept fois – au cours des siècles qui se sont écoulés depuis que notre âme a été bannie du paradis.
L'âme doit apprendre à résoudre le fardeau de son karma qui se reflète dans ses difficultés relationnelles ou personnelles. À la lumière que Dieu nous donne quotidiennement par la corde d’argent, il nous faut ajouter nos propres fils de lumière afin de pouvoir dire : « Mon Moi christique sacré a œuvré jusqu'à présent et j’œuvre maintenant moi aussi. » Nous pouvons multiplier cet afflux de lumière par la méditation, les mantras et la science du Verbe.

Jour après jour, nous tissons notre vêtement de noces, le corps solaire immortel. Une fois que nous aurons parachevé ce vêtement, notre âme sera prête à retourner au monde céleste en tant qu'épouse du Christ et n’aura plus jamais à ressortir de l'Éden. Mais notre vêtement de noces n'est pas encore achevé et notre âme n’est pas prête à s'élever dans la spirale de la flamme de l'ascension et à se jeter dans les bras de notre puissante Présence JE SUIS qui, seule, peut nous accorder la vie immortelle.

Je vous souhaite à tous bon voyage sur le sentier de l'évolution de l’âme qui mène ultimement à la fusion de votre âme, de votre pensée et de votre esprit en la Pensée et l'Esprit de Dieu.

Elizabeth Clare Prophet,
Conférence Liberté 1995, 2 juillet
L'ÉVOLUTION DE L'ÂME
Pearls of Wisdom Vol. 38, no 29

Lecture recommandée:
Vos sept centres d’énergie
Par Élizabeth Clare Prophet
Aux Éditions Lumière d’El Morya
Karma et réincarnation
Par Élizabeth Clare Prophet
Aux Éditions Lumière d’El Morya