Enseignement avril 2022
La réincarnation Le karma et la réincarnation se complètent
Leçon 4

Les maîtres parrainent les flammes jumelles en portant leurs fardeaux karmiques

Le mot karma fait désormais partie du vocabulaire courant. Il suffit de penser aux slogans Mon karma est plus fort que ta loi ou C’est un travail ingrat, mais il me reste encore beaucoup de karma à purger, que l’on peut lire sur certains pare-chocs de voitures. Pourtant, peu de gens connaissent vraiment la signification du karma, sont conscients de son importance et savent comment le solutionner.

Pensez à vos talents innés et à tout ce qui vous est arrivé de bon dans la vie. Puis pensez aux limites que vous avez rencontrées et aux défis que vous avez dû surmonter. Tout cela fait partie de votre karma.

Le karma nous dit simplement que ce qui nous arrive aujourd’hui est le résultat de ce que nous avons semé dans le passé, que dix minutes ou dix ans se soient écoulés depuis. Nous avons tous grandi en apprenant la loi du karma. Nous ne connaissions simplement pas son nom. Mais nous entendions dire : Ce qui doit arriver finit par arriver. On récolte ce qu’on sème. Toute action entraîne une réaction.

En fait, le karma nous enseigne que, quoi que nous fassions, cela nous reviendra un jour ou l’autre, où que nous soyons. Le karma et la réincarnation se complètent. Le karma parle de tenue de livres et de remboursement, tandis que la réincarnation est synonyme d’opportunité. La réincarnation nous donne l’occasion de faire le bien pour compenser nos dettes karmiques et récolter les bienfaits qui résultent de nos bonnes actions antérieures. La croyance au karma et à la réincarnation nous aide aussi à trouver une réponse aux questions de la vie. Pourquoi moi ? Pourquoi pas moi ? Pourquoi ma nièce est-elle née avec le syndrome de Down alors que ses frères et sœurs sont bien portants ? Pourquoi suis-je toujours en guerre dans mes relations, pourquoi ne puis-je vivre avec cette personne, mais sans elle non plus ? Pourquoi ai-je été le seul à survivre à un accident de voiture où tous mes amis sont décédés ?

La vie est pleine de paradoxes et de questionnements comme ceux-là. Comme un koan zen, chacun d’eux nous aide à approfondir notre relation avec notre âme et à la mieux connaître afin de résoudre les mystères karmiques.

La loi universelle de l’amour

Le karma prend la relève lorsque l’on cesse de bien se conduire. Oui, faites aux autres ce que vous souhaiteriez qu’ils vous fassent, car un jour cela vous reviendra.

Le terme sanskrit karma signifie « acte »,
« action », « parole » ou « fait ». Selon la tradition, la loi du karma révèle que nos pensées, nos paroles et nos actes, positifs aussi bien que négatifs, créent un enchaînement de causes à effet, et que nous subirons personnellement les conséquences de chaque cause que nous avons déclenchée.

La loi du karma est la loi d’amour. C’est bien grâce à l’amour que nous avons le privilège de comprendre les conséquences de nos actions et omissions, afin que notre âme puisse grandir. Le karma nous enseigne à aimer, encore et toujours, comme aucun autre processus ne peut le faire. Il nous apporte aussi l’espoir.

Prenez par exemple l’histoire tragique du vol d’Avianca no 052. En 1990, à l’issue d’un long vol qui débuta en Colombie, l’avion essaya d’atterrir à l’aéroport international de John F. Kennedy. La tour de contrôle et les mauvaises conditions météorologiques avaient retardé son atterrissage d’une heure dix-sept minutes. À court de carburant, l’appareil s’écrasa sur les contreforts d’une colline à Cove Neck, près de New York, faisant soixante-treize morts et quatre-vingt-cinq blessés.

Le National Transportation Security Board (Organisme de la sécurité nationale des transports) imputa l’accident à une erreur de gestion du trafic aérien ainsi qu’à une mauvaise communication. L’Équipage avait omis de mentionner le manque vital de carburant qui lui aurait donné priorité pour atterrir.

La transcription officielle de la boîte noire enregistrant les conversations au poste de pilotage indiquait que le copilote chargé de la communication avec la tour de contrôle l’avait informée que la réserve de carburant de l’avion était faible, mais n’avait pas parlé d’« urgence » comme le lui demandait le pilote.

En termes de comptabilité karmique, on peut dire que le copilote a été en partie responsable des morts et des blessés parmi ceux qui étaient à bord. Étant mort lui-même dans l’écrasement de l’appareil, comment pourrait-il payer sa dette aux gens blessés ou tués par sa négligence ? Dieu l’enverrait-il en enfer ?

Selon la loi de cause à effet, c’est-à-dire la loi du karma, voici un des scénarios possibles : il lui sera heureusement permis de se réincarner et d’occuper un poste où il pourra aider et servir ceux qui ont souffert. Les passagers qui ont vu leur destin abrégé à cause de cet accident auront également une autre occasion de vivre pour que leur âme complète son voyage.

Une seule vie, que vous la viviez jusqu’à neuf ou quatre-vingt-dix-neuf ans, n’est tout simplement pas suffisante pour que l’âme rembourse ses dettes karmiques, développe son vaste potentiel ou accomplisse sa raison d’être.

Comment serait-il possible en une seule vie d’apprendre toutes nos leçons spirituelles ou de partager nos précieux talents ?

Croyances sans frontières

La croyance au karma et à la réincarnation a traversé le temps et l’espace et s’est frayé un chemin dans de nombreuses cultures, anciennes et modernes. C’est dans les traditions religieuses de l’Inde, particulièrement dans l’hindouisme, le bouddhisme, le jaïnisme et chez les sikhs que l’on trouve les concepts les plus élaborés du karma et de la réincarnation.

On y explique que l’âme récolte ce qu’elle a semé dans les vies antérieures, le bon comme le mauvais. « Tout comme un fermier qui plante un certain type de graine en obtient la récolte correspondante, ainsi il en va des bonnes et des mauvaises actions », explique le Mahabharata, la grande épopée hindoue.

Le Dhammapada, qui rassemble les paroles du Bouddha, nous dit : « Ce que nous sommes aujourd’hui vient de nos pensées d’hier… Si une personne parle ou agit avec un esprit impur, la souffrance la suivra, tout comme la roue d’une charrette suit l’animal qui tire la charrette… Si une personne parle ou agit avec un esprit pur, la joie la suivra comme son ombre. »

Bien que cette notion soit aujourd’hui étrangère à de nombreux Occidentaux, il demeure qu’avant la venue du christianisme, la réincarnation faisait aussi partie des croyances spirituelles de nombreuses populations d’Europe, notamment des premières tribus teutonnes, des Islandais, des Finnois, des Laponais, des Norvégiens, des Suédois, des Danois, des premiers Saxons et des Celtes d’Irlande, d’Écosse, d’Angleterre, de Bretagne, de la Gaule et du Pays de Galles. Les Gallois ont même affirmé que c’étaient les Celtes, à l’origine qui avaient apporté en Inde la croyance en la réincarnation.

Dans la Grèce ancienne, Pythagore et Platon croyaient tous deux à la réincarnation. Pythagore enseignait que les nombreuses incarnations de l’âme lui donnaient la possibilité de se purifier et de se perfectionner. Certains Amérindiens ainsi que beaucoup de tribus d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud ont adopté la croyance à la réincarnation, qui s’est également répandue chez une centaine de tribus africaines, chez les Esquimaux, chez les tribus d’Australie centrale et chez les nombreuses peuplades du Pacifique, dont les habitants de Tahiti, de Mélanésie et de l’archipel d’Okinawa.

Qu’en est-il de la tradition judéo-chrétienne ? La loi du karma, ainsi que la loi de cause à effet, a de profondes racines dans cette tradition. Selon certains érudits, des affirmations de Flavius Josèphe, historien juif du premier siècle après J.-C., indiqueraient que les pharisiens et les esséniens croyaient à la réincarnation. Nous savons que Philon le Juif, le grand Philosophe contemporain de Jésus, enseignait la réincarnation. Origène d’Alexandrie, Père de l’Église du troisième siècle après J.-C., affirmait que la réincarnation faisait partie des enseignements mystiques des juifs.

En outre, la réincarnation continue d’être enseignée aux étudiants de la kabbale, un enseignement mystique juif florissant au treizième siècle et qui renaît aujourd’hui. La réincarnation fait aussi partie des croyances religieuses des juifs hassidiques, mouvement fondé au dix-huitième siècle.

Et enfin, aussi bien l’histoire que d’anciens manuscrits exhumés au cours du XXe siècle révèlent que la réincarnation existait bel et bien aux premiers jours du christianisme. Comme nous vous le démontrerons, même jusqu’au treizième siècle, certains groupes de chrétiens intégraient ouvertement l’idée de la réincarnation à leurs croyances chrétiennes traditionnelles.

EXERCICE

Entrer en contact avec votre âme

Cela n’est pas toujours facile, mais c’est une étape essentielle. Peu importe où vous vous trouvez, faites le silence intérieur pour un instant. Prenez trois grandes respirations lentes. Centrez-vous dans votre cœur. Chantez le mantra Om. Cela vous aidera à intégrer les leçons.

Voici quelques questions essentielles pour vous aider à naviguer dans ce voyage de la transformation de soi. Une suggestion : commencer un carnet de voyage pour suivre l’évolution de votre cheminement, de vos découvertes.

  1. Qui ou que sont les messagers de mon karma à l’heure actuelle ?
  2. Que suis-je censé apprendre de la situation ?
  3. Qu’est-ce que la souffrance ou le malaise essaie de m’apprendre ?
  4. Que suis-je censé donner ?
  5. Y a-t-il quelqu’un à qui je dois pardonner, moi y compris



Lecture complémentaire,
Karma et réincarnation
Elizabeth Clare Prophet
Éd. Lumière d’El Morya